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Les cabines photographiques du type PHOTOAUTOMAT sont populaires à Berlin. Proposant une version lente et moins contrôlée du selfie, elles produisent des images analogiques en noir et blanc, donc un peu 'rétro' et tout à fait impropres à un quelconque usage administratif. La première fois que je découvre une de ces cabines, c'est en janvier 2013, au C/O Berlin, un des 'hauts lieux' de la photographie à Berlin, qui occupait encore, à l'époque, une partie du Kaiserliches Postfuhramt.
Quelques semaines plus tard, je localise sur internet une vingtaine d'autres cabines du même type (une carte actualisée se trouve aujourd'hui sur le site de la société propriétaire des cabines). Puis, en deux jours, je parcours à bicyclette une petite moitié de Berlin (de Prenzlauer Berg à Neukölln), pour trouver ces cabines, avec l'intention première de les photographier dans leur environnement urbain.
En voyant un deuxième PHOTOAUTOMAT, celui de la Warschauer Strasse, puis un troisième, je me rends toutefois compte que l'intérieur de chaque cabine – l'habitacle en quelque sorte – se différencie par les couleurs et/ou les matériaux utilisés (bois, métal, caoutchouc, stratifié, etc.).
J'abandonne alors mon idée de départ et me livre à un exercice photographique purement formel, qui consistera à combiner les éléments de la 'décoration intérieure' des cabines (parois, siège, rideau) et à exploiter la variété des matériaux pour produire des compositions chaque fois différentes et faisant abstraction du 'monde extérieur'.
Le résultat est une série d'images qui, par cette abstraction, sortent l'objet 'PHOTOAUTOMAT' du contexte de sa fonctionnalité première. Les éléments de la cabine photographique vont mener une existence propre; même les traces d'usure des sièges deviennent des éléments de composition et le lien avec les utilisateurs des cabines s'estompe.